Mont Brome
Le mont Brome forme non seulement un des cinq grands paysages culturels de la MRC Brome-Missisquoi, il constitue un des symboles géographiques de la région.
Le seuil des Cantons
Depuis l’avènement de l’autoroute 10, lui et son jumeau le mont Shefford, marquent aux automobilistes l’entrée dans les paysages montagneux des Cantons-de-l’Est. Dans l’autre sens, ce duo indique l’arrivée dans la grande plaine de Montréal.
Au fil des années, les paysages du mont Brome sont nés de diverses exploitations en passant par les carrières, l’agriculture, le tourisme et plus récemment le développement résidentiel. Le mont Brome réside au cœur de la création de la ville de Bromont qui s’est bâtie autour d’idéaux de loisirs et d’industries. Aujourd’hui, la villégiature occupe presque la totalité des sommets et flancs sur le territoire.
Le 7e de la famille
Arrivé dans le paysage bromisquois il y a 125 millions d’années, le mont Brome est la 7e des neuf collines montérégiennes (collines d’Oka, mont Yamaska, mont Saint-Grégoire…) qu’on retrouve dans le sud du Québec. Soulignons que ces collines intrusives ont été formées par une remontée de magma provenant du centre de la Terre.
Ces roches ignées alcalines, qui ont refroidi lentement, sont beaucoup plus dures et moins sensibles à l’érosion. Ce qui explique que le mont Brome, tout comme ses consœurs, continue de s’imposer dans le paysage. Il présente tout de même un sommet quadrillé par quatre sillons glaciaires. Du haut de ses 553 mètres, le mont Brome demeure la plus importante des collines montérégiennes après le mont Mégantic.
Né de la Révolution tranquille
Le mont Brome et ses municipalités environnantes doivent leur développement à l’autoroute des Cantons-de-l’Est. Ouvert en 1964, en pleine révolution tranquille, cet axe routier a marqué un jalon important dans l’évolution de la région en plus de transformer foncièrement ses paysages. C’est d’ailleurs grâce à cette autoroute, qui passe aux pieds du Mont Brome, qu’est née, lors de la même année, la ville de Bromont.
Dès le départ, cette jeune cité est créée pour y intégrer un parc industriel de haute technologie, une infrastructure de loisirs et un secteur résidentiel haut de gamme. Au fil des années, et plus récemment depuis le tournant des années 2000, l’urbanisation du secteur explose. Encore aujourd’hui, il se construit, bon an mal an, près de 200 nouvelles maisons à Bromont, dont la moitié en montagne.
Un terrain de jeu populaire
Il fut un temps où les vallées entourant le mont Brome étaient fortement à vocation agricole. Le paysage était principalement composé de fermes d’élevage, de pâturages et de parcelles de cultures fourragères. Le hameau d’Iron Hill en était le principal noyau urbain. Situé à l’intersection de deux sillons, ce hameau permettait les communications à travers la montagne.
Ensuite, une poignée de chalets a vu le jour autour du lac Bromont où une plage a été aménagée dans les années 1970. Aujourd’hui, le mont Brome est devenu une destination touristique récréative qui attire des milliers de visiteurs été comme hiver. La montagne, et plus particulièrement le flanc nord, accueille une station de ski, quatre terrains de golf et même un vélodrome.
De montagne consommée à montagne préservée
Après le mont Royal, le mont Brome est la colline montérégienne qui a le plus été soumise à diverses pressions de développement. L’expansion du ski alpin et du développement résidentiel sur le flanc nord figurent comme les principaux éléments de ces pressions et perturbations qui ont modulé ce paysage bromisquois.
Toutefois, le mont Brome fait de plus en plus l’objet de divers mouvements de conservation et de restauration de la part de sa population. En 1989, une première association a vu le jour pour sauvegarder le lac Bromont et ses bassins versants.
Plus récemment, la ville de Bromont a acquis des terrains du mont Brome afin de créer le parc des Sommets. Dans un plan de développement durable, la ville de Bromont souhaiter protéger 20 % de son territoire notamment par l’acquisition de terrains à haute valeur écologique. La ville veut également créer des corridors écologiques vers les autres massifs de conservation.